Intimidation, taxage et violence faite aux ados au Canada | CliquezJustice.ca Aller au contenu principal
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Intimidation

L’intimidation et le taxage (bullying ou harcèlement) sont des comportements sérieux qui doivent être dénoncés. Ces comportements prennent plusieurs formes. Les services de police et les écoles considèrent l’intimidation et le taxage comme des actes graves, voire même des crimes, que l’on doit interdire. Les victimes ne doivent pas souffrir en silence. Connaissez vos droits en matière d’intimidation.

publié le 4 février 2015 , mis à jour le 1 mars 2021

Au Canada, les lois peuvent être différentes.

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Qu'est-ce que l’intimidation?

L’intimidation peut prendre plusieurs formes, que ce soit des attaques physiques, verbales, psychologiques ou diverses formes d’intimidation. Essentiellement, il s’agit de tout geste ou de toute parole qui porte une personne à craindre pour sa sécurité.

L’intimidation se prendre différente forme : quelqu’un peut tenter de te blesser, te contrôler de manière négative, t’insulter, te mépriser, te frapper, te menacer ou te force à faire quelque chose contre ton gré.

Qu’est-ce que le taxage?

Le taxage est un comportement violent qui consiste à être un vol qualifié sur la personne. Si on te vole tes choses (biens ou argent) ou tente de te voler des biens ou de l’argent en recourant à des tactiques d’intimidation, comme des menaces, la force ou le chantage, c’est du taxage.

La majorité des cas de taxage se caractérise par les trois aspects suivants :

  • La relation de pouvoir entre les parties est déséquilibrée, comme lorsque le taxeur (bully) jouit d’un rôle social dominant (p. ex. un enseignant ou une personne plus âgée), lorsque le taxeur dispose d'un statut social plus élevé dans un groupe de pairs (p. ex. un élève populaire), lorsqu’un groupe de personnes participent au taxage (p. ex. un groupe d’enfants qui s’attaque à un enfant seul) ou lorsqu’on utilise d'autres caractéristiques ou faiblesses d’une personne pour l’intimider (p. ex. la race, l’orientation sexuelle, l’obésité, le statut financier, une invalidité, etc.)
  • Le comportement du taxeur vise à blesser la victime, à l’intimider, à lui faire peur ou à la mettre en état de détresse.
  • Le comportement se répète fréquemment.

À quels endroits est-ce qu’on peut retrouver de l’intimidation?

L’intimidation peut se manifester de plusieurs façons et dans plusieurs endroits, comme dans la cour d’école, les corridors d’école et même les autobus scolaires. Voici des exemples de formes d’intimidation :

  • Frapper ou agir violemment envers la victime;
  • Voler ou endommager les biens de la victime;
  • Insulter ou mépriser la victime;
  • Obliger la victime à agir contre sa volonté.

De plus, l’intimidation peut être directe (face à face, à découvert) ou indirecte (p. ex. exclure une personne d'un groupe, voler les biens d’une personne, répandre des rumeurs sur une personne).

Il existe également la cyberintimidation, une forme d’intimidation perpétrée au moyen de plateformes technologiques, comme les réseaux sociaux, les messages texte, les webcaméras (webcam), etc.

L’intimidation est-elle un crime?

Oui. C’est un comportement que les écoles et les policiers prennent très au sérieux et qui peut engendrer des sanctions très sévères. Le Code criminel prévoit que l’intimidation peut prendre la forme de plusieurs crimes, selon la façon dont il se manifeste. Voici des exemples :  

 

Harcèlement criminel :

On parle de harcèlement criminel lorsqu’une personne commet des actes qui portent la victime à croire que sa sécurité ou celle de ses proches est en danger. Ces actes peuvent inclure le fait de suivre la victime de façon répétée, de communiquer avec elle sans cesse, de lui écrire constamment des courriels et des textes ainsi que tout autre comportement menaçant.

 

Voies de fait :

Il s’agit de l’emploi de la force contre une personne sans qu’elle ait donné son consentement. Cela comprend également les menaces.

 

Propos diffamatoires :

Il s’agit de propos qui peuvent nuire à la réputation d’une personne et l’exposer à la haine, au mépris ou au ridicule.

Quelles sont les conséquences de l’intimidation chez la victime?

L’intimidation peut être excessivement nocif pour les enfants et les adolescents et peut avoir des conséquences graves, tant sur le plan psychologique que physique. Les victimes chroniques d’intimidation peuvent vivre divers symptômes physiques tels que : maux de tête, maux d'estomac, troubles du sommeil, dépression et anxiété.

Les victimes sont également plus susceptibles de s'absenter de l’école et de décrocher. De plus, l’intimidation peut déclencher une dépression clinique chez certains jeunes et peut même les pousser au suicide.

Quelles sont les sanctions possibles pour la personne qui fait de l’intimidation?

Un intimidateur qui se fait dénoncer à un intervenant scolaire peut être suspendu ou expulsé de son école. Si l’intimidation s’est produite dans un endroit de loisir, on pourrait lui refuser de participer aux activités ou le bannir de son équipe sportive.

Enfin, si l’intimidateur est accusé et déclaré coupable d’avoir commis un crime (p. ex. voies de fait ou harcèlement criminel), on pourrait lui imposer une amende et même une peine d’emprisonnement.

Que puis-je faire si je suis victime d’intimidation?

Parles-en! Même si cela est très difficile, il est essentiel que tu en parles à quelqu’un, que ce soit un parent, un enseignant, un conseiller en orientation, un travailleur social, un entraîneur sportif ou toute autre personne en qui tu as confiance. 

Si tu ne sais pas vers qui te tourner, il existe des services, comme Jeunesse J’écoute, qui peuvent t’aider.  

La victime se croit souvent seule mais, en vérité, elle est habituellement entourée de personnes qui seraient prêtes à l’aider. La honte, la crainte et la douleur forment un poids qui peut sembler difficile à porter. N’attends pas! Parles-en et obtiens de l’aide.

Je suis victime d’intimidation. Devrais-je tenir un journal de ce qui m'arrive?

Ce serait une excellente idée. En mettant tout par écrit, tu auras une description détaillée de chaque évènement. Cela te permettra d’offrir des renseignements précis aux personnes qui t’aideront, comme la police et la direction de l’école. On pourrait même utiliser ces renseignements comme preuve contre l’intimidateur.

Que puis-je faire si je suis témoin d’intimidation?

En tant que témoin, tu joues un rôle très important : tu peux devenir le meilleur moyen de défense d’une victime. Si tu vois une victime se faire intimider, n’y participe pas. Si l’agresseur t’encourage à participer, refuse. Il se peut que tu aies peur que l’agresseur s’en prenne à toi. Refuse tout de même de participer à l’intimidation.

Va chercher de l’aide auprès d’un parent, d’un enseignant ou d’un surveillant. Essaie d’aider et de réconforter la personne qui a été victime d’intimidation. Par exemple, si on a fait trébucher la victime ou si on l’a poussée, aide-la à se relever. Encourage la victime à parler de ce qui lui est arrivé à quelqu’un, que ce soit un parent, un enseignant, un conseiller en orientation, un travailleur social, un entraîneur sportif ou toute autre personne en qui elle a confiance.

Que puis-je faire si je suis un intimidateur?

Si tu te perçois comme un intimidateur, parles-en à un parent, à des amis ou à toute autre personne en qui tu as confiance. Essaie de t’excuser auprès de la personne ou des personnes que tu as blessées. Avant de t’en prendre à quelqu’un, réfléchis à tes actions et essaie de te mettre dans ses souliers.

Au lieu de faire de l’intimidation, tente d’occuper ton temps avec une activité que tu aimes, comme un sport ou un passe-temps. N’hésite pas à obtenir de l’aide. Certains organismes, comme Jeunesse J’écoute peuvent t’aider sans te juger. 

Comment savoir si mon enfant est victime d’intimidation?

Les signes suivants peuvent signifier que votre enfant est victime d’intimidation :  

  • Votre enfant se désintéresse soudainement de l’école ou de l’endroit où l’intimidation s’est produite;
  • Votre enfant ne veut plus aller à l’école ou participer à une activité sportive;
  • Votre enfant réussit moins bien à l’école;
  • Votre enfant ne s’intéresse plus aux activités familiales ou scolaires;
  • Votre enfant vole de l’argent à la maison;
  • Certains vêtements de votre enfant sont déchirés;
  • Votre enfant a des blessures qu’il ne peut expliquer;
  • Votre enfant cesse de raconter des histoires au sujet de ses amis et de ses activités scolaires ou parascolaires.

Que puis-je faire si mon enfant est victime d’intimidation?

Réagissez le plus tôt possible. Communiquez avec un intervenant scolaire ou avec une personne responsable de l’endroit où l’intimidation s’est produite. Demandez de rencontrer, avec votre enfant, l’intervenant scolaire ou la personne responsable de l’endroit où l’intimidation s’est produite. À la réunion, apportez un journal qui décrit ce qui est arrivé à votre enfant.

Avec l’intervenant scolaire ou la personne responsable et votre enfant, préparez un plan d’action qui aidera votre enfant à se sentir en sécurité. Le plan d’action devrait également préciser vers qui votre enfant peut se tourner s’il a besoin d’aide.

Si vous avez l’impression qu’on ne traite pas le problème à l’endroit où l’intimidation s’est produite, parlez à la personne responsable. Si vous le jugez nécessaire, n'hésitez pas à communiquer avec la police.

Dites à votre enfant que l’intimidation n’est pas de sa faute, qu’il n’a rien fait de mal et que la seule personne qui a quelque chose à se reprocher est l’agresseur. N’essayez pas de résoudre le problème à la place de votre enfant et ne lui conseillez pas de se défendre contre l’agresseur.

Il est important que votre enfant comprenne qu’il n’a pas à régler cette situation lui-même. Échangez régulièrement avec votre enfant. De cette façon, s’il devient victime d’intimidation, il sera à l’aise de vous en parler.

Une école, un parent ou un professeur peuvent-ils être jugés responsables d'avoir permis ou toléré de l’intimidation?

Des cas récents sont apparus en Ontario où les parents d’enfants victimes d’intimidation ont intenté une poursuite contre la direction de l’école et les enseignants. En Ontario, la Loi modifiant la Loi sur l’éducation stipule que les intervenants scolaires ont l’obligation d’informer le directeur d’école de toute intimidation, une nouveauté en droit canadien.

De plus, les directeurs sont maintenant tenus d’avertir les parents si leur enfant est victime d’intimidation, une autre innovation unique à l’Ontario. Ces articles de loi donnent aux écoles la responsabilité de prévenir l’intimidation.